Tony a retiré ses pieds Tony Delsham alias André Pétricien décédé le 17 juillet
Tony a retiré ses pieds
Escorté par l’alacre cohorte roborative de ta myriade de personnages inoubliables, du bouleversant Lapo Farine aux protagonistes de Tribunal Femmes bafouées — que mit brillamment en scène Jean José Alpha —, sans avoir à demander « Papa, est-ce que je peux venir mourir à la maison ? » ni, dans la vraie vie, « est-ce que nous sommes toujours amis ? », tu as retiré tes pieds, Tony, alors qu’embaume, ad vitam aeternam, le souvenir du thé que tu venais naguère déguster à la Pointe des Nègres avec ta tendre épouse Nicole, « sans sucre puisqu’il y a du gâteau » – pas une madeleine de Proust, du robinson pas Crusoé mais exquisement antillais, coco-goyave en couches délicieusement superposées sur pâte brisée et pâte sablée.
Mes condoléances émues à Nicole, qui, délicate et perspicace, corrigeait scrupuleusement, amoureusement, tes manuscrits, et qui sut rédiger une fine analyse de mon premier roman L’autre qui danse — ce qui nous fit faire plus ample connaissance et dont je lui serai éternellement reconnaissante —, et à tes fils, Jean-Marc et Mike, tes premiers lecteurs, eux aussi, qui sauront, à coup sûr, pérenniser comme il se doit ton œuvre considérable, à la fois romanesque et journalistique, de grand témoin des mystères de notre Martinique et de notre monde, à l’instar de l’Eugène Sue des Mystères de Paris, comme toi rédacteur en chef, lui, de la Revue des Deux Mondes, toi, d’Antilla Hebdo.
– Éïa, courage, dans la douceur des souvenirs attendrissants - Photos souvenirs - Cliquer ici