"Métissages et marronnages dans l’oeuvre de Suzanne Dracius" aux éd. L’Harmattan ouvrage collectif d’universitaires coordonné par Yolande A. Helm : analyses des oeuvres de Suzanne Dracius
Paru en 2009 aux éditions L’HARMATTAN l’ouvrage collectif
Métissages et marronnages dans l’oeuvre de Suzanne Dracius
coordonné par Yolande Aline Helm, de l’Université d’Ohio (USA)
comprenant des articles inédits de divers universitaires des USA, de Porto Rico et de Grande-Bretagne :
TABLE DES MATIÈRES
– YOLANDE ALINE HELM
Prolégomènes p. 9
– ABDERRAHMANE BAIBECHE (Université de Porto Rico)
Mimétique et représentations du vertical dans Rue Monte au ciel p. 31
– BÉNÉDICTE BOISSERON (University of Montana, USA)
Opposition métisse : le marronnage au féminin dans Rue Monte au ciel p. 43
– TATIANA ARGÜELLO (Ohio University, USA)
La construction du corps féminin : Transgression et résistance dans Rue Monte au ciel p. 59
– VALÉRIE BUDIG-MARKIN (Humboldt State University, California, USA)
Fiction, théâtre, histoire : le réel merveilleux au féminin p. 69
– CAROLE EDWARDS (United States Air Force Academy Colorado Springs)
À la recherche du jardin de sa grand-mère : Suzanne Dracius est/et la modernité antillaise p. 81
– RENÉE K. GOSSON (Bucknell University, USA)
The métisse sage in Rue Monte au ciel p. 93
– HANÉTHA VÉTÉ CONGOLO (Bowdoin College, Brunswick, Maine, USA)
Esquisse de la poésie draciusienne p. 113
– JENNIFER JAHN (Trinity College, University of Cambridge, Grande-Bretagne)
La complexité du métissage dans L’autre qui danse p. 139
– EDWIN HILL (University of Southern California, USA)
Monnaie "mythique" : a woman’s worth in Suzanne Dracius’s Rue Monte au ciel p. 161
– BRIGITTE WELTMAN-ARON
Identité rhizome chez Suzanne Dracius p. 189
– ARNAUD PERRET (University of Illinois, USA)
Lumina Sophie dite Surprise : un combat pour une exposition du « réel » p. 207
– ODILE FERLY (Clark University, USA)
La diversité est cohérence : métissage et créolité dans L’autre qui danse p. 225
– ABDERRAHMANE BAIBECHE
Postface p. 241
Métissages et marronnages dans l’oeuvre de Suzanne Dracius,
éd. L’Harmattan, Paris, novembre 2009
Métissages et Marronnages dans l’oeuvre de Suzanne Dracius offre une variété d’approches critiques sur les différents textes de l’écrivaine : le roman (L’autre qui danse) ; le recueil de nouvelles (Rue Monte au ciel) ; la pièce de théâtre (Lumina Sophie dite Surprise) et son recueil de poèmes, Exquise déréliction métisse. La voix/voie de Suzanne Dracius monte et tournoie volcaniquement comme cette belle route de la Trace de sa Martinique natale. Dracius transgresse les codes et les créneaux de la créolité pour donner naissance à sa propre mythologie d’un métissage et d’un marronnage au féminin.
+ d’infos : cliquer ici : L’Harmattan Métissages et marronnages dans l’oeuvre de Suzanne Dracius
Un extrait des Prolégomènes de Yolande Aline HELM :
Suzanne Dracius, dans l’incipit de Rue Monte au ciel, donne à Homère (le "Béké goyave") et à sa Léona une descendance qui n’a rien à envier à la classification des couleurs édifiée au XVIIIe siècle par un eugéniste, Moreau de Saint-Méry. Ils ont vingt et un enfants de « couleurs » variées ; j’envisage cette progéniture hyperbolique comme un défi draciusien qui pourrait se traduire par un « tchip » dédaigneux et un rire moqueur vis à vis du philosophe dix-huitiémiste et de sa taxinomie farfelue des Noirs et des Mulâtres. Je rappelle que le « tchip » — très présent au sens propre et figuré dans la littérature draciusienne — s’accompagne d’un langage corporel et surtout facial ; il est féminin et porteur de multiples signifiés. Ainsi, j’imagine notre auteure ironisant et portant l’idéologie assumée par le discours de Saint-Méry à son paroxysme. La « fameuse » grille de classement de Saint-Méry contient treize catégories : des Mulâtres aux Chabins en passant par les Griffes, les Quarterons et autres dénominations des plus excentriques. Ce stratagème colonial fut formulé pour répondre à une volonté de contrôle social (Histoire du métissage, 7, 74). Suzanne Dracius retourne l’arme de l’ennemi contre lui-même en déconstruisant sa grande théorie par un procédé facétieux, comme un contre-jour à la « dé-mesure » du discours raciste. Les rapports de force sont ainsi renversés et déconstruits.
Yolande Aline Helm est professeure associée à Ohio University depuis 1997. Elle enseigne la littérature caribéenne, maghrébine, sub-saharienne, ainsi que des cours avancés de stylistique et de critique littéraire. Elle a publié deux collectifs : L’eau, source d’une écriture dans les littératures féminines francophones, Peter Lang, (1995) et Malika Mokeddem : envers et contre tout, L’Harmattan, (2001). Le professeur Helm a également publié une quinzaine d’articles dans des revues renommées, notamment Notre Librairie. Revue des littératures d’Afrique, des Caraïbes et de l’Océan Indien ; Peuples méditerranéens ; The French Review ; Bulletin of Francophone Africa ; Revue Francophone ; Mots Pluriels ; Women in French ; Cultures Sud.