Je regrette demain Écrire en mon île confinée, 18e jour, vendredi 3 avril 2020

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Je regrette demain

Je me prends à appréhender l’après confinement. Bien sûr, on souhaite la fin du confinement, on l’appelle de ses vœux, mais l’après est terrifiant, la perspective de la reprise, du retour à la normale est vertigineuse, tant les pertes sont abyssales, tant les révélations de cette apocalyptique gestion de crise sont hallucinantes.
Plus rien ne sera comme avant, ni dans les relations sociales ni dans le tissu économique ni dans les rapports avec le voisinage ni dans l’environnement ni dans la vie politique ni dans rien.
Déjà je regrette demain.
À quand les lendemains qui enchantent ?

Délation, gabegie, incurie, impéritie, contradictions voire incohérences, mensonges, manipulation, forfaiture, dissimulation et conflits d’intérêts…
Des infirmières, aides-soignantes ou ambulances-taxis sont menacées par des lettres anonymes, des « mots doux » sur leur pare-brise qui leur demandent de se garer à l’écart ou même de déménager pour ne pas « mettre des vies en danger », à grand renfort de formules aussi mielleuses que fielleuses et de fautes d’orthographe inhumaines, du style : « Ci (sic) cette femme est une vraie soignante compétente elle comprendra nos inquiétudes » ou « Merci de respectez (sic) votre voisinage ». Même un pompier est prié de « dégager » !

Comment sera la vie, après ? Comment les gens se regarderont-ils, après avoir été habitués à se dévisager à distance, de moitiés de visages à moitiés de visages comme des zombis, des porteurs de virus, des contamineurs potentiels, en un mot comme en cent, des semeurs de mort ambulants ?

Pour couronner le tout le corona a donné naissance à un décret, en catimini, préconisant en quelque sorte l’euthanasie dans les EHPAD ! En France, des voix se sont élevées pour dénoncer l’utilisation massive du Rivotril (clonazépam) permise par un décret exceptionnel émis par le gouvernement le 28 mars. Or ce médicament est absolument déconseillé et ne doit pas être utilisé, en temps normal, sur des patients souffrant d’insuffisance respiratoire grave.
La polémique enfle, des familles commencent à porter plainte, face à ce qui semble être une euthanasie déguisée des personnes les plus âgées.
Ce n’est pas une plaisanterie, il s’agit d’un puissant sédatif qui ne devrait jamais être utilisé dans ce cas de figure, et qui tout à coup se voit autoriser exceptionnellement. Au début, cette info effrayante a été totalement passée sous silence par les médias français qui n’ont ni relevé ni relayé l’affaire. Des directeurs de maison de retraite seraient invités à pratiquer des euthanasies à la petite semaine pendant une quinzaine, jusqu’au 15 avril ! Car ce décret pousse la perversité jusqu’à limiter dans le temps ce gériatrocide. (Bien obligée d’user de ce néologisme calqué sur « génocide »…)

Côté économie, au Journal Télévisé de France Info, on apprend qu’outre-Rhin, « les indépendants et les PME ont déjà reçu l’aide du gouvernement. “C’est assez spectaculaire. Imaginez, vous êtes restaurateur, coiffeur ou photographe. Si vous êtes en Allemagne, il vous suffit de faire une rapide demande sur internet, aucun justificatif ne vous est demandé”. Dès le lendemain, ou au plus tard trois jours après maximum, de l’argent est viré sur votre compte bancaire.
“Les montants sont assez impressionnants”. Vous pouvez compter sur au moins 9 000 euros d’aides de la part de l’État, auxquels s’ajoutent 5 000 autres euros dans certaines régions. Tout ça va coûter très cher, 50 milliards d’euros, mais l’Allemagne a des réserves et veut éviter toute faillite d’entreprise, tout licenciement, pour que l’économie puisse redémarrer le plus rapidement possible. Par exemple, à Berlin, ce ne sont pas des prêts qu’il faut rembourser, ce ne sont pas des baisses de charges mais bien de l’argent sonnant et trébuchant. »
Et en douce France, où sont les sous ? Où sont les tests ? Où sont les masques ? Démasquer les fautifs s’impose.

En Martinique, des mesures sont prises pour la venue d’une équipe médicale cubaine. Hasta la victoria contre le corona !

Ibidem évidemment, 18e jour de confinement, vendredi 3 avril 2020

Ibidem évidemment, 18e jour de confinement, vendredi 3 avril 2020

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