Au sens pascalien se divertir - Écrire en mon île confinée À nos amis italiens - 4e jour de confinement

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Écrire en mon île confinée

Au sens pascalien se divertir et s’abstraire
Des « miasmes morbides », dixit Baudelaire,
Grâce aux « armes miraculeuses » de Césaire,
Rimbaldienne alchimie, poétique, littéraire,
Pour t’affronter avec courage
Satané coronavirus dont la rage
Ne saurait altérer la respiration des poètes
Et de tout moun, de par le monde, en créole comme en italien comme en toute langue du tout monde,
À ce maudit fléau opposant les mots dits en poétiques laïus
Qui toujours parviendront à faire une vivifiante ronde
autour du monde,
Triomphant des fièvres et virulences
En fervente célébration de la Journée mondiale de la poésie, le samedi 21 mars,
Éclipsée par la pandémie.
Dans cette ambiance apocalyptique se révèlent solidarités ou irresponsabilités,
Héroïque dévouement ou mauvais penchants, politichiens et charlatans :
« Apocalypse » ne vient-il pas du grec ἀποκάλυψις (apokalupsis) qui signifie « révélation » ?
Quand s’ouvrit la boîte de Pandore
Et que s’en échappèrent tous les maux
Acharnés à ravager le monde,
Au fond demeura l’Espérance.
S’en libérèrent tous les mots.
On va gagner, pas les doigts dans le nez,
Mais les mains très souvent lavées.
« Pli ta, pli tris » dit le proverbe créole. (« Plus tard, plus triste »).
« Nous sommes en guerre », martèle la présidentielle anaphore,
Mais nous nous sommes engagés trop tard dans la bataille,
Nous entrons dans le combat sans bâton,
quasiment sans munitions,
Sans une quantité suffisante de respirateurs, de masques !
« Mascarade », dixit l’ex-ministre de la Santé,
Le premier tour aurait dû être reporté, le second tour n’aura pas lieu dans la foulée.
Eia, clamons-nous en cette pandémie,
À l’instar du chœur des tragédies antiques : « Allons ! Courage ! »
Sursum corda, haut les cœurs !
Plus que jamais, CARPE DIEM, cueille le jour !
En ce nécessaire confinement en France hexagonale et d’Outre-mer,
– Je refuse de dire « Métropole », ça pue la condescendance,
La cité de référence,
Ravalant les ultramarins au rang d’ultra-riens –,
Pour préserver nos vies il faut accepter que nos lieux de vie soient vides,
Afin qu’on vide ce Covid !

Bonne Journée mondiale de la Poésie, contre vents et virus !
Un bisou qui ne risque aucune contamination, si ce n’est celle du partage de la Poésie !

À nos amis italiens
et en particulier au Pr Giovanni Dotoli
(qui m’a brillamment présentée lors de la remise de mon Prix européen francophone Virgile - Senghor),
À Max, Ponte de la poésie,
À Leonarda Oliveri, ma traductrice sicilienne, volcanique comme moi, son Etna en coïncidence et correspondances avec ma Montagne Pelée,
Au pétulant Walter Pozzi et son fils, le spirituel Manuel,
À Sabrina Campolongo, qui sut être ma brillante interprète,
À la féline Enrica Merlo,
et à toutes les personnes dont j’ai le souvenir au cœur,
« Tjébé rèd, pa moli ! Sé moli-a ki rèd ! » (Tenez bon, ne mollissez pas ! C’est mollir qui est raide.)

Pointe-des-Nègres, Martinique – lieu de débarquement de mes ancêtres esclaves déportés d’Afrique pendant la traite négrière –,
vendredi 20 mars 2020,
4e jour de confinement

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