Hommage à Césaire au Panthéon France-Antilles - F.X.G. à Paris
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Le 10 avril 2019, au Panthéon, lors de l’hommage à Aimé Césaire à l’occasion de la publication du tome V de ses Écrits politiques réunis par Édouard Delepine (où figure l’ « Entretien de Suzanne Dracius avec Aimé Césaire »), éditions Jean-Michel Place, il a, entre autres, été donné lecture du discours de la 1ère séance du 12 mars 1946 sur le « Classement de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane comme départements français », et, dans leurs allocutions, certains ont évoqué leurs doutes à propos de la départementalisation, reparlant autonomie, refus de l’assimilation, apparentes contradictions etc.
En novembre 2006, invitée aux USA au colloque de l’University of Illinois sur les 60 ans de départementalisation des DOM, avant de quitter le pays natal pour aller prononcer ma conférence intitulée « DOM : départements à part entière ou entièrement à part ? » (les actes du colloque ont été publiés dans l’International Journal of Francophone Studies), je suis allée voir l’auteur du Cahier d’un retour au pays natal pour lui demander ce qu’il pensait de la départementalisation, censée faire de nous des Français à part entière quoique entièrement à part et quoi qu’il advienne de nos desiderata. Le grand homme m’a répondu d’une petite voix, mais fermement, avec l’aplomb de plusieurs décennies à la mairie de Fort-de-France et de près d’un demi-siècle de députation en tant que « parakimomène » de la Martinique, « celui qui la protège et la défend corps et âme », que si c’était à refaire, il le referait, peut-être différemment, car, dans sa grande sagesse créole, à l’antique et cicéronienne, Césaire n’avait pas attendu que Dylan ait le Prix Nobel de littérature pour savoir que « les temps changent ». « O tempora ! O mores ! »
Césaire souhaitait être le « parakimomène » de la Martinique (en grec παρακοιμώμενος, mot à mot « celui qui couche auprès de »), titre porté par un haut dignitaire du palais des empereurs byzantins et conféré par édit impérial (διὰ λόγου βασιλικοῦ), c’est-à-dire que le titulaire était révocable au gré du souverain, l’une des dix charges palatiales « par édit », et la plus haute, spécialement réservées aux eunuques. Mais Césaire n’avait rien d’un eunuque, pas plus en politique qu’en poésie.
Ci-dessous, article de François-Xavier Guillerm dans France-Antilles, 12 avril 2019 :
– Hommage à Césaire au Panthéon France-Antilles
Vidéo de Freddy Derby :
https://www.facebook.com/derbyfreddy/videos/10216577525942059/UzpfSTEwMDAwNzA5NDA0NDEzMzoyMzA5NDEzMzQyNjM4NDQ1/