Suzanne Dracius entre métissage culturel et quête d’identité

par Leonarda Oliveri, revue "Stilos", Italie, 2007
(Extrait)
vendredi 15 juin 2007
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“Kalazaza” est un mot créole qui désigne « un métis de blanc et de noir à la peau et aux cheveux clairs ». Et « kalazaza » se définit Suzanne Dracius, une des voix les plus intéressantes et passionnées de la littérature antillaise, qui a fait de la lutte contre toute espèce de discrimination raciale, sexuelle ou sociale, l’enjeu et la matière de son écriture. Celle de Dracius, c’est une écriture très poétique qui ne renonce pas toutefois à la dure représentation d’une réalité souvent faite de violence, d’abus, de préjugés imposés avec omnipotence et souvent acceptés avec résignation.
Il faut que la mémoire créole remonte le temps jusqu’à ses vraies origines, plus loin que la traite, jusqu’à arriver au peuple africain avant qu’il ne fût contraint à devenir esclave de l’avidité et de l’arrogance des colons européens.
La recherche personnelle et artistique de l’écrivaine puise en effet dans le passé les raisons d’un présent complexe et problématique qui peut et doit trouver une occasion de rachat dans une conscience de l’identité créole conquise de haute lutte.